80 millions de remerciements au Dr. Denis Mukwege : Quand un vrai des vrais patriotes parle et milite pour l’intérêt de son peuple, le monde entier l’écoute

Le docteur Denis Mukwege, chirurgien gynécologique de renommée mondiale, est le fondateur et le directeur médical de l’hôpital Panzi de Bukavu, en République démocratique du Congo (RDC).

Comme le dit son site de la fondation Panzi, il a fondé son hôpital en 1999 en tant que centre de soins gynécologiques et d’obstétriques, et devait travailler sur des questions relatives à la santé maternelle.

Depuis 1999, toutefois, le Dr Mukwege et son personnel ont aidé à prendre en charge plus de 50 000 victimes de violences sexuelles. L’hôpital traite non seulement les survivants avec des blessures physiques, mais fournit également des services juridiques et psychosociaux à ses patients. Même les patients qui ne peuvent pas se permettre des soins médicaux après un viol sont traités gratuitement à l’hôpital Panzi.

Par ailleurs, le docteur Mukwege n’a jamais ménagé aucun effort pour renforcer la protection des femmes et plaider pour que les responsables de violences sexuelles soient traduits en justice, y compris le gouvernement congolais et des groupes de milices assiégeant l’est de la RDC.

Le transcrit de son adresse vidéo ci-après montre combien il milite, non pas pour son propre intérêt, mais pour l’intérêt du peuple congolais et en particulier les victimes des violences sexuelles, résultats de la convoitise des multinationales et états voisins de la RD Congo.

Je m’appelle Dennis Mukwege. Je viens d’un pays le plus riche de la planète.

Pourtant le peuple de mon pays est parmi les plus pauvres du monde. La réalité troublante et qui est l’abondance de nos ressources naturelles, or du coltan, cobalt et d’autres minerais stratégiques alimente la guerre, source de la violence extrême et de la pauvreté abjecte en République démocratique du Congo. Nous aimons tous les belles voitures, les bijoux, les gadgets.

J’ai moi-même un smartphone. Ces objets contiennent des minerais qu’on trouve chez nous, souvent excès dans des conditions inhumaines par des enfants jeunes qui sont victimes d’intimidation et des violences sexuelles. En conduisant votre voiture électrique, en utilisant votre smartphone, en admire à vos bijoux réfléchissez un instant au coût humain de la fabrication de ces objets. En tant que consommateur, le moins que l’on puisse faire [Applaudissements] [Musique] [Applaudissements].

En tant que consommateur le moins que l’on puisse faire est d’insister que ces produits soient fabriqués dans le respect de la dignité humaine.

Fermer les yeux devant les drames, c’est être complice. Ce ne sont pas seulement les auteurs des violences qui sont responsables de leurs crimes, mais aussi ceux qui choisissent de détourner leur regard. Mon pays est systématiquement pillé avec la complicité des gens qui prétendent être nos dirigeants, piller pour leur pouvoir, piller pour les richesses et leur gloire, piller aux dépens des millions d’hommes de femmes et d’enfants innocents abandonnés dans une misère extrême tandis que les bénéfices de nos minerais finissent sur les comptes opaques d’une oligarchie prédatrice. Cela fait vingt ans, jour pour jour qu’à l’hôpital de Panzi je vois les conséquences de cette mauvaise gouvernance de mon pays.

Bébé, fille, jeune femme, grand-mère et aussi les hommes et les garçons violés de façon cruelle souvent en public, en collectif, en insérant du plastique brillant ou en introduisant des objets contondants dans leurs parties génitales. Je vous épargne des détails.

Le peuple congolais et humilié, maltraité, massacré, depuis plus de deux décennies au vu et au su de la communauté internationale. Aujourd’hui, aujourd’hui grâce aux nouvelles technologies d’information et de la communication, plus personne ne peut dire je ne savais pas.

Avec ces prix Nobel de la paix, j’appelle le monde à être témoin et je vous exhorte à vous joindre à nous pour mettre fin à cette souffrance qui fait honte à notre humanité commune. Les habitants de mon pays ont désespérément besoin de la paix.