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FBI (Federal Bureau of Investigation)

Bientôt une affaire d’Etat ? Le FBI et la police suédoise enquêtent sur le meurtre de Sharp-Catalan

Michaël Sharp, coordonnateur du groupe des experts de l’ONU et spécialiste des groupes armés, ainsi que sa collègue Zaida Catalan, spécialiste des questions humanitaires, ont été assassinés de façon préméditée le 12 mars 2017 dans la province du Kasaï Central. »

Le groupe des experts de l’ONU qui, chaque année, remet un rapport au Conseil de Sécurité sur la situation en République démocratique du Congo s’est particulièrement intéressé à l’assassinat de deux de ses propres experts, un crime qui, outre une violation grave du droit humanitaire, représente une attaque contre le Conseil de sécurité lui-même.

Rappelons que Michaël Sharp et Zaida Catalan s’étaient rendus au Kasaï Central en janvier 2017. Ils avaient commencé à enquêter sur l’escalade de la violence qui ravageait la région depuis qu’en août 2016 les forces armées gouvernementales aient abattu Jean-Pierre Mpandi, chef traditionnel Kamwina Nsapu, et dirigeant d’une rébellion du même nom visant tous les symboles et les agents de l’Etat.

La répression menée par les forces gouvernementales s’était traduite par « un usage disproportionné de la violence » et des dizaines de fosses communes avaient été recensées. Ce conflit, circonscrit à une communauté précise au départ, avait pris de l’ampleur, jusqu’à enflammer de vastes zones du Kasaï, du Kasaï central, du Kasaï Oriental et du Haut Lomami.

Retournant à Kananga pour y clore les enquêtes en cours, les deux chercheurs de l’ONU avaient prévu une visite sur le terrain le 12 mars et la veille ils s’étaient entretenus avec des représentants du mouvement Kamwina Nsapu, afin de mieux comprendre sa structure, ses réseaux de soutien et l’éventuel recrutement d’enfants.

Après avoir quitté Kananga le matin du 12mars, les deux enquêteurs furent assassinés dans la localité de Bukonde « par un groupe hétéroclite d’individus » et leurs corps furent retrouvés décapités. Sans pouvoir déterminer les responsables du meurtre, le groupe d’experts affirme cependant, avec prudence, qu’ « on ne saurait exclure l’implication de différents acteurs (favorables ou non au gouvernement), les factions Kamwina Nsapu, d’autres groupes armés et les membres des services de la sécurité de l’Etat. »

Le groupe relève aussi qu’en dépit des éléments de preuve disponibles, certains autres suspects clés n’avaient pas encore été arrêtés. Autrement dit, l’affaire est loin d’être close et la justice congolaise, la police suédoise et le fédéral Bureau of investigation des Etats Unis poursuivent les enquêtes pénales sur un meurtre qui pourrait se transformer en affaire d’Etat.

 

Par Collette Braeckman

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