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Nicolas Kazadi, Sama Lukonde, Alain Kanyinda

RDC : Quand la Pègre s’installe ! Bradage et une mafia fort criarde dans le marché des assurances.

Les Anglo-saxons disent « fool me once, shame on you; fool me twice, shame on me », traduction, « qui me trompe une fois, honte à lui ; qui me trompe deux fois, honte à moi ». Hélas, comme un vieux film d’horreur qui se répète, nous voici entrain de patauger et s’embourber dans une mafia qui a pris le secteur d’assurance à bras le corps et qui semble impossible de s’en libérer. De la même façon que nos mines et nos forêts sont parties, c’est au tour du secteur financier qui est envahi par la pègre. Excusez la tautologie, mais nous devons commencer par le commencement pour voir comment la pègre a sacrifié notre secteur d’assurance sur un hôtel de la cupidité et enrichissement rapide. Est-ce que ce cher pays, la République démocratique du Congo, est-il toujours dirigé ?

 

Quand l’absence d’un tarif planché facilite le bradage des assurances

 

De prime abord, il faut noter que les assureurs sont des investisseurs institutionnels jouant un rôle essentiel dans le financement de l’économie en collectant des montants importants de primes dont la grande partie constitue une provision pour faire face à leurs engagements futurs. Ces provisions se traduisent en placement et investissement sous forme des obligations, actions, immobiliers et emprunts à l’État.

 

Ne soyez pas désarmé par tous ces mots techniques, les compagnies d’assurance sont parmi les plus riches du monde, car elles perçoivent presque de l’argent gratuit. La preuve en est que les State Farm Group, Berkshire Hathaway Ins. Progressive Ins Group sont valeur respectivement à 65 milliards, 53 milliards et 37 milliards, plus que le produit national brut de la RD Congo.

 

En effet, depuis l’ouverture du secteur des assurances en avril 2019, aucun contrôle sérieux émanant du gouvernement et moins encore de l’Autorité de régulation et contrôle des assurances « ARCA » n’a été effectué pour son évaluation d’où un imbroglio s’est constaté aussitôt à cause de l’absence d’un tarif planché dans les différentes branches d’assurances exploitées, avec comme conséquence immédiate le bradage des assurances. En termes de base, le gouvernement distribue l’argent aux assureurs comme si c’était de simple « mikate » (beignets) sans valeur.

 

La « SONAS » est-elle condamnée à s’éteindre par une mort lente

 

Au regard des informations en notre possession, il est triste et révoltant de constater, encore une fois, le même système qui a mis hors course l’État congolais dans les autres domaines stratégiques s’installer dans le secteur des assurances où malheureusement, la seule institution de l’État en la matière, la Société Nationale d’assurances « SONAS », portant une expertise avérée, soit mise en difficulté, et voir même exposé à un effacement progressif du marché des assurances, au profit des certains privés bien identifiés, jouissant d’une complicité des autorités de ce pays. Ainsi donc, amputer l’État congolais d’une source de financement de son économie !

 

Il est à saluer l’action menée par l’Assemblée Nationale à travers une mission de contrôle qui s’était journée dans le grand Katanga pour mieux comprendre et faire une évaluation qui devra, sans doute, permettre à l’État congolais d’avoir au moins une idée sur cette libéralisation du marché des assurances. Nos fins limiers nous apprennent que le constat fait par cette commission du parlement révèle des pratiques graves, scandaleuses et dangereuses pour l’équilibre de cette ouverture du marché des assurances, et cette démarche vient renforcer tout le dysfonctionnement relevé autre fois par notre rédaction sur ce secteur.

 

Quand la cupidité des responsables politiques dépasse les bornes

Les faits que nous allons énumérer dans les lignes qui suivent montrent à suffisance que les comportements de notre propre frère congolais, profitant de leur position politique, relèvent purement de la haute trahison.

 

Lorsque le Premier ministre Sama Lukonde ignore sciemment l’arrêté N/Réf : CAB/PM/DIRCAB/EAB/2020/0457 du 09.03.2020 de son prédécesseur sur la souscription de toutes les assurances des entreprises du portefeuille auprès de sa société d’assurances, qui est la Société Nationale d’Assurances « SONAS », et préfère confier les risques d’une aussi grande et stratégique entreprise comme la Gécamines à des assureurs étrangers, pour la plupart manquant d’expertise, à des millions de dollars en retour d’une rétro commission ; et nous sommes en notre possession autant des preuves qui étayent toutes ces allégations. Et pourtant, c’est lui qui est censé mener cette politique de redressement, de maintien et de progression des entreprises publiques ; mais pour lui et sa bande : c’est l’enrichissement qui passe en premier au détriment de l’intérêt général.

 

La richesse du pays et d’une compagnie est composée de ses actifs. Ayant travaillé pour la Gécamines, le Premier ministre doit savoir que les cartes géologiques sont cachées dans de coffre-fort. Comment peut-il mettre à la disposition des privés des données sensibles et stratégiques des actifs immobiliers de la Gécamines qui peuvent aussi être utilisées pour nuire non seulement à cette entreprise, mais également à l’État congolais ? Souvenez-vous de Kamwena Nsapu ?

 

 

À cette question, aucune réponse ne peut justifier l’irresponsabilité et la cupidité de la part de l’autorité gouvernementale.

 

Et dans cet élan, nous retrouvons certains ministres et responsables d’entreprises publiques qui s’adonnent à la souscription de leurs risques auprès des sociétés privées tout en ignorant l’arrêté évoqué précédemment. Il faut très vite arrêter cette mascarade !

 

Comme si cela ne suffisait pas, son ministre des finances, à son tour, observe avec une certaine complicité l’autorité de l’ARCA, se comportait en véritable service générateur de recettes, non pas pour l’État congolais ; mais plutôt des particuliers, en encaissant dans les comptes de cet organe de contrôle des millions de dollars payés par certains miniers qui n’ont pas observé l’article 286 du code des assurances dans son premier alinéa stipulant : Qu’il est interdit de souscrire une assurance directe à l’étranger pour un risque concernant une personne, un bien ou une responsabilité, situé sur le territoire national ou auprès d’une entreprise non agréée pour réaliser des opérations d’assurances en RDC conformément aux dispositions de l’article 400 de la présente loi.

 

Par cette combine, il est plus aisé à comprendre la confirmation autre fois de Mr Kanyinda comme Dg de l’ARCA, malgré son manque d’expertise débouchant d’une incompétence notoire dans la gestion du secteur des assurances.

 

« Voilà un butin qui se partage sans bruit entre Mr Alain Kanyinda et l’autorité de tutelle, entendez Nicolas Kazadi ! »

 

Aussi, nous avions évoqué dans nos articles précédents de la redevabilité que porte l’ARCA vis-à-vis de la RAWBANK qui est, d’ailleurs, la force principale de la RAWSUR (branche assurance du groupe ou famille RAWJI) dans la constitution de son portefeuille d’affaires.

 

Pour rappel, L’ARCA doit son fonctionnement de départ à cette banque, par le crédit lui octroyé. Par ce geste de loin moins charitable, l’ARCA a été obligée de négocier avec la DGDA pour l’application de l’assurance des facultés à l’importation pour le compte de la RAWSUR. C’est de cette façon que cette filiale d’assurance de la famille RAWJI gère pratiquement 90 % de la faculté à l’importation.

 

Et aussi, il est impérieux de souligner que la rawbank, profitant de sa puissance financière, exerce une pression morale aux entreprises minières, surtout chinoises, dans l’octroi de crédits qui s’élèvent à des millions, voir même centaine de millions de dollars en leur exigeant une souscription contre le risque d’incendie à RAWSUR, et sous la bénédiction du ministre des Finances, de la banque centrale du Congo et de l’ARCA.

 

Avec toutes les autorités dans sa poche, la famille RAWJI se bâtit en toute quiétude un vaste empire financier qui, dans un avenir très proche, aura le contrôle total du secteur financier congolais sans que l’État congolais ne s’en rende compte.

 

Pendant la rédaction de cet article, nous apprenons de sources concordantes que la RAWBANK jouirait d’une certaine complicité de quelques diplomates chinois pour qu’elle récupère la plupart de leurs entreprises minières, vu que ces dernières ont de difficultés d’obtention des fonds venant autrefois avec facilité de la Chine.

 

Nous comprenons qu’avec de telles pratiques, l’agressivité constatée ce dernier temps de la RAWSUR sur le marché de l’assurance s’explique et ne laisse aucune chance aux concurrents en raflant toutes les assurances de capitaux (incendie et facultés à l’importation) de sociétés minières, sachant que le risque de sinistres étant presque nul.

 

Hormis la RAWSUR, nous savons également certaines sociétés d’assurances qui ont été agréées pour faciliter le blanchiment de l’argent sale en usant de pratiques évoquées ci-haut.

 

Dommage que le souhait de l’État congolais, en ouvrant le marché d’assurance, était celui de voir ce secteur offrir des opportunités aux autres opérateurs d’exploiter de branches non exploitées par la SONAS afin de multiplier les primes d’assurances à de centaines de millions de dollars et créer de l’emploi aux nationaux ; mais à l’heure actuelle, les attentes sont assez mitigés par le fait que plusieurs maffieux en ont fait un secteur de blanchiment de capitaux et d’enrichissement rapide, tout en ponctionnant sauvagement le portefeuille d’affaires de cette entreprise de l’État sans pourtant apporter du nouveau dans le secteur.

 

Par ces différentes pratiques, il nous devient plus facile de comprendre l’inactivité de l’association professionnelle des entreprises d’assurances qui a du mal à jouer pleinement son rôle tel que stipulait dans l’article 292 du code des assurances.

 

Comment aseptiser cette gangrène financière ?

 

Hélas, seuls l’alcool et le mercurochrome ne suffisent pas cette gangrène financière demande un traitement tonifiant. On ne peut pas non plus couper la boulimie de Jean-Michele Sama Lukonde, Nicholas Kazadi et Alain Kanyinda qui veulent à tout prix s’enrichir rapidement.

 

Vu ce qui précède, nous recommandons au président de l’Assemblée Nationale de s’approprier du rapport de contrôle de la mission parlementaire effectué dans le Haut Katanga et dans le Lualaba qui est très capital, de par sa teneur, afin d’interpeller non seulement le gouvernement par son Premier ministre, le ministre des Finances, et surtout l’autorité de régulation et de contrôle des assurances pour une régulation efficiente du marché des assurances ;

 

Il est pressant que l’autorité dont les assurances est sous sa tutelle, nous citons, les ministres de finances, d’arrêter avec son plan machiavélique de vouloir couler la Société Nationale d’Assurances s.a « Sonas » au profit des sociétés privées d’assurances. À ce sujet, les avertis savent que le ministre des Finances n’a jamais eu des mots tendres depuis belle lurette sur cette entreprise du contribuable congolais qui donne du travail à ces compatriotes ;

 

Et aussi, que le ministre des Finances arrête d’afficher de la complaisance à l’égard du DG de l’ARCA et penser au mieux à la technicité de ces animateurs qui va naturellement impacter sur la gestion du secteur des assurances ;

 

Que l’État congolais prenne ces responsabilités dans la transformation réelle de la Sonas comme entreprise commerciale en relevant son niveau de management pour qu’elle fasse face à cette concurrence lui est imposée ;

 

Étant donné que les assurances font partie du domaine de souveraineté d’un pays, il s’avère important que le chef de l’État recoure en sa qualité de garant de bon fonctionnement des institutions de la République, à la modification des certains articles qui affaiblissent le pouvoir générateur de l’État congolais au profit de prives véreux comme cela fut le cas du code minier.

 

Ce n’est que de cette manière que l’État peut maintenir sa présence sur le marché des assurances.

 

A très bientôt

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