Jeux de Trône en RDC ? Après le Faiseur de Roi, Joseph Kabila Est-il la Prochaine Victime Sur la Ligne de Mire de Felix Tshisekedi ?
Avec le début du procès Kamerhe, il est clair que l’homme de Bukavu a une équation à plusieurs inconnues jetées devant lui et que sa liberté et ses ambitions politiques sont pendues sur un fil, espérons-en titanium. Nous pouvons parier sur la magnanimité de Felix Tshisekedi, s’il est trouvé coupable et il pourra à coup sure bénéficier de la grâce présidentielle. Cependant, avec un casier judiciaire chargé, tout espoir de devenir président de la RD Congo, devient problématique. Qui est le maitre en jeu d’échec qui vient de faire tomber le faiseur de Roi congolais ?
Nous n’allons pas nous verser dans un dossier juridique qui est en cours et qui semble être très politisé avec des images Photoshop de Kamerhe répandu sur les réseaux sociaux par les ennemis politiques qu’il s'était créé au fil de temps. Cependant, de Bisengimana en passant par Vundwawe et Néhémie Mwilanya, jamais dans les 60 années de l’histoire de la RD Congo, le directeur de cabinet du Président a été incarcéré en prison et même traduit devant la justice. Qu’en est-il au juste?
Felix Tshisekedi a toujours été sous-estimé, en commençant par son défunt père et même certains membres de notre rédaction. Dans une confidence que son défunt père avait faite à feu l’ancien premier ministre Boboliko, il s'inquiétait sur le sort de Felix Tshisekedi qui ne travaillait pas bien en classe. Sans diplôme et sans expérience de travail, l’image qu’il projette, est un trompe œil. Felix Tshisekedi est exactement ce qu’il se dit lui-même, un Obélix qui a été trempé dans la potion magique de la politique congolaise, ce qui expliquerait comment il arrive à faire tomber un-à-un, ses adversaires et ses compétiteurs politiques.
Sa toute première victime politique est Valentin Mubake. Un intellectuel Swahili phone de l’Est de la RD Congo qui œuvre aux côtés de son père pendant toute la traversée du désert d’Etienne Tshisekedi, portant l’opposition congolaise sur ses épaules. En toute honnêteté, c'est lui l’homme qui aurait dû diriger l’UDPS — si cette partie politique prônait également les valeurs démocratiques et la meritocracie. Un intellectuel de haute facture, c’est un homme à la verve facile, un tribun qui sait agiter et haranguer “les parlementaires debout”, entendez la base de l’UDPS. Le choix d'Etienne Tshisekedi s’échoit sur lui pour diriger l’UDPS dans beaucoup de négociations politique. Mais avec dextérité et en complicité avec maman Marthe (la mère de Félix Tshisekedi), le louveteau arrive à évincer Valentin Mubake. Comme quoi, Valentin Mubake verra la terre promise aux côtés d’Etienne Tshisekedi mais il ne va jamais y entrer. En effet, malgré ses nombreuses années auprès d’Etienne Tshisekedi, il est loin de l'équipe dirigeante en majorité Kasaienne à la présidence et au gouvernement.
Après avoir évincé le vieu loup Valentin Mubake, le champ est libre pour que le louveteau succède à son père dont les signes précurseurs projettent un homme au soir de sa vie. Il accepte tous les abus que Joseph Kabila lui inflige pour enterrer son père et dont le corps traîne dans une morgue en Belgique. Incapable de voyager, sa situation est débloquée grâce à ses nouvelles amitiés avec le dernier gouverneur du grand Katanga, Moïse Katumbi. Ce dernier le prend sous ses ailes et lui fait ouvrir les portes dans les couloirs du pouvoir à Washington, DC. Bien que Félix Tshisekedi dira au mari de sa cousine, son conseiller, feu Gilbert Mundela qu'il ne croit pas aux lobbyistes”, il n'hésite pas de cueillir les fruits du lobbysme qui aura mis Joseph Kabila hors course en plus de sanctions américaines et Européennes qui vont tomber sur ses lieutenants. Malgré tout ce que Moïse Katumbi va faire pour la Felix Tshisekedi et sa famille, il n'hésitera pas à “frapper” Moise Katumbi. Il est l'agent double qui transmet faits et gestes de ce dernier au regime Kabila. Il vend l’opposition et partant le pays à Joseph Kabila. Rappelez-vous du barrage policier à la frontière de Kasumbalesa et de tireurs d'élites pour tirer sur Moise Katumbi s’il forçait son chemin jusqu’à Lubumbashi ? C'était également l’œuvre de Félix Tshisekedi. Il fallait à tout prix empêcher Moïse Katumbi de regagner le pays pour qu'il ne puisse point se porter candidat à la présidentielle de 2018. En ce moment, il était l’homme politique le plus populaire de la RD Congo. Ainsi, il sera la deuxième victime de la “frappe” de Felix Tshisekedi.
Il faut donner à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à Césaire nous enseigne Jésus. Il fallait séparer la politique et la religion. Martin Fayulu faisait confiance à Felix Tshisekedi parce qu’ils fréquentaient la même église. Dans un grand meeting à la Sainte Thérèse, l’opposition promet que celui qui va quitter l’union devra être traité comme un traître. Sur le podium, Felix Tshisekedi et Martin Fayulu a tour de rôle harangue la foule. C’est un moment de la magie politique car les espoirs sont élevés pour chasser Joseph Kabila du pouvoir.
Intellectuel et arrogant, Martin Fayulu sera la troisième victime de Felix Tshisekedi. Il va également tomber victime de l'arrogance des intellectuels congolais en négligeant Félix Tshisekedi. Ce dernier biffe l’accord de leaders de l'opposition Congolaise signé à Genève.
Quoique Martin Fayulu gagne les élections, il commet l’erreur de montrer ses cartes très tôt dans le jeu de poker politique congolaise. Il est jugé comme une menace immédiate aux yeux de Joseph Kabila qui tire de sa poche la carte de Felix Tshisekedi, son deuxième dauphin, et l’abat avec force sur la table pour rafler toute la mise. Martin Fayulu va protester à gauche et à droite mais, comme les deux victimes précédentes de Felix Tshisekedi, il n’avait pas vu la "frappe" venir. Trop tard !
La dernière victime en date n’est autre que Vital Kamerhe qui se laisse conduire à l'abattoir comme un agneau. Il croit au sourire de Félix qui cache une froideur politique glaciale. Felix Tshisekedi saute d’un avion dans un autre à la conquête du monde, lui laissant la gestion totale de son régime. Comme le fait souvent Paul Biya du Cameroun pour contrôle le pouvoir pendant 37 années, il laisse également son DIRCAB se compromettre et accumule toutes les évidences. Quand ce dernier l’accuse et fait des indiscrétions auprès de Joseph Kabila et les diplomates en poste à Kinshasa, Felix Tshisekedi n’en croit pas à ses oreilles et déterre calmement la hache de la guerre.
Il faut affirmer que la prestation de Vital Kamerhe n’a pas été non plus brillante devant les caméras. On devrait le conseiller de garder son calme et ne point se montrer arrogant devant le juge et le calmement, après tout, c’est bien lui qui prônait et promettait l’État de droit. Tout est possible en RD Congo et l’on ne peut pas spéculer tant que le jugement n’est pas rendu. Quand bien même Vital Kamerhe pourrait gagner le procès ou sortir de Makala après que son casier judiciaire est chargée, dans quel marché pourrait-il acheter l’honneur qu’il aura perdu dans ce processus ?
Ainsi, Félix Tshisekedi a déjà éliminé quatre adversaires potentiels. Leur dénominateur commun aura été de sous-estimée le fils à papa ou à croire dans un certain accord écrit ou verbal. Felix Tshisekedi ne croit pas aux écrits et dans les accords. Du moins, il ne respecte rien. Le seul accord qu’il respecte est celui qui le lien avec Joseph Kabila, car le prix de désaccord avec ce dernier est le sang.
Feu Gilbert Mundela a payé le prix de la première tentative de Felix Tshisekedi à renverser le rapport de force avec Joseph Kabila dans un dossier chaud que nous ne pouvons pas dévoiler.
L’atout majeur de Joseph Kabila est qu’il est taiseux mais, il tue sans merci. L’atout de Félix est qu’avec sa bonhomie de fils à papa et la poignée de main molle comme celle d’une femme, il projette une certaine maladresse qui fait baisser les gardes de ses adversaires politiques. Quand la "frappe" arrive, il est trop tard pour retourner la situation. Valentin Mubake, Martin Fayulu, Moise Katumbi et Vital Kamerhe ne peuvent pas nous contredire.
Cependant, il reste à savoir jusque quand le bras de fer en sourdine entre lui et Joseph Kabila va durer et qui va l’emporter.
A très bientôt.
