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Prosper NDUME PELE Nzogu

MES OBSERVATIONS AU DEBAT SUR LA LETTRE OUVERTE DES INTELLECTUELS CONGOLAIS ADRESSEE AU CONSEIL DE SECURITE DE L’ONU VIA LE SECRETAIRE GENERAL, MONSIEUR BAN KIMOON

A Monsieur Akonga Wetshay,

Pour leur inspiration et leur bravoure, je tiens à congratuler les signataires de la Lettre ouverte au Secrétaire général des Nations Unies. Même sans effet, ils ont osé entreprendre une action citoyenne de grande envergure, dans un engagement intellectuel, à la recherche d’une solution durable pour leur pays, notre pays, sérieusement menacé de toutes parts.

Mes félicitations s’adressent également à vous, Mr Ikonga Wetshay, pour votre idée géniale d’associer d’autres cerveaux à la réflexion, à haute voix, sur le drame congolais qui, en tous les cas, vit les meilleurs moments de son dénouement.

Mon premier sentiment, celui de déception, concerne cette manière récursivement biaisée, au rythme des puissants mediasmensonges du Nord, de rappeler rétrospectivement les faits saillants de l’histoire sociopolitique de la Rd-Congo.

De la succincte évocation des éléments motivés qui ont incité les initiateurs à agir, il s’avère que, en tant qu’appendices au Mal qui ronge et explose le Congo, plutôt sous occupation étrangère, les points jugés essentiels ne le sont vraiment pas par rapport à l’univers sociopolitique réel qui est le nôtre.

En souffre par conséquent le sens même de l’initiative, comme la pédagogie qui la sous-tend, en ce que les propositions émises et autres conclusions tirées de telles prémisses altérées s’éloignent des réalités vécues au quotidien par le Congolais et s’avèrent naturellement inadaptées à la mission de sortir le pays du gouffre.

Je constate en effet que ces analyses et propositions avancées jusque-là, comme la lettre elle-même, effleurent à peine le fond du problème qui se pose au pays, lequel ne permet pas aux Congolais, affaiblis, soumis et rampants, de se choisir une recette quelconque.

RAPPEL DES FAITS
Nous sommes tous unanimes sur le fait que la situation au pays est consécutive aux facteurs majeurs ci-après :

1. La nécessité pour le Zaïre, son Peuple et la communauté internationale, de mettre un terme à la dictature du maréchal Mobutu au début des années 90.
2. Le génocide au Rwanda en 1994, suivi de l’afflux massif des réfugiés rwandais au Kivu, parmi lesquels les ex Far et les Interahamwe armés, accusés de graves crimes, pourchassés et massacrés sur le territoire congolais par le nouveau pouvoir rwandais.
3. Le complot international contre le Zaïre/Congo, les Etats-Unis et les puissantes multinationales prédatrices en tête, qui dirigent le monde par toutes sortes d’instruments interposés dont l’Onu.
4. Les guerres d’agression et non des rébellions, imposées au Zaïre/Congo à travers les forces rwandaises, ougandaises et burundaises, avec un bilan de plus de 10 millions de morts.
5. Le Dialogue intercongolais ordonnancé par la même communauté internationale, dont les accords, d’une rare iniquité, défavorables au Congo et à son Peuple, sont à la base du pouvoir d’occupation en place incarné par « Joseph Kabila », un sujet rwandais imposé à la tête du pays à la suite de l’assassinat de Mzee L.D. Kabila, autant qu’à Sun City en 2002 et aux élections truquées de 2006 et 2011.
6. La médiocrité et la cupidité légendaires de l’élite congolaise, politique en particulier, qui a opté pour la légitimation et l’accompagnement éhontés du dit pouvoir quinze ans durant, dans un système de prédation et d’obscurantisme absolu.
7. L’intention manifeste de l’occupant dont « Joseph Kabila » n’est que le symbole, de continuer à régner sur le Congo, le Kivu principalement, et perpétuer le pillage de ses ressources naturelles.
8. L’ambiguïté légendaire de la position de la communauté internationale qui, en réalité, laisse faire pour entretenir le chaos en Rd-Congo, dans la région des Grands-Lacs en général.

MES OBSERVATIONS
i. Ceux qui dirigent effectivement le Congo à distance tiennent au maintien de leur pouvoir incarné par un « Joseph Kabila » bien identifié et vomi par le Peuple. Devant la difficulté de le remplacer, ils préfèrent bloquer la tenue des élections tout en cherchant des voies et moyens de continuer à occuper le pays. Le système d’obscurantisme en place ne permet pas aux populations congolaises de savoir que toutes les manœuvres de la soi-disant majorité dans ce sens, notamment la caporalisation de la Commission électorale « Ceni », l’argument de manque de moyens, les tentatives de modifications constitutionnelles, l’éclatement des provinces…, loin de faire partie des joutes démocratiques normales, visent plutôt à maintenir le Congo sous le joug du Rwanda.
ii. Prétendant se tenir aux élections dans le délai constitutionnel, la société civile se greffe à une opposition atomisée par les mêmes filles et fils du pays qui ont façonné et accompagné l’occupant dans ses crimes depuis 2001. Profondément divisée malgré les apparences, inconséquente et incapable de dire au Peuple le véritable sens de son combat, à savoir le pouvoir pour le pouvoir, cette « union sacrée » n’a aucun moyen de pression sur l’occupant, son allié d’hier, qui la déstabilise, l’affaiblit et la méprise. Et dans un tel rapport de forces, l’on parle d’un blocage futur perceptible à cause d’un chiffon de Constitution que ces opposants-là ont rédigé et constamment violé avec l’occupant, et d’une mascarade d’élections auxquelles, ensemble, ils ont habitué les pauvres Congolais.

iii. Le Dialogue préconisé par l’Accord d’Addis-Abeba et des Résolutions du Conseil de sécurité, que négocie Etienne Tshisekedi depuis plusieurs années, n’est pas du goût de l’occupant qui a cru le contourner en organisant les fameuses Consultations nationales dont l’échec n’a surpris personne. Acculés jusque dans leurs derniers retranchements, « Joseph Kabila », ses thuriféraires et autres parrains de tous bords ne jurent que sur un nouveau Dialogue qu’ils espèrent encore manipuler. Ils comptent sur les concessions mutuelles définies lors des rencontres secrètes avec Tshisekedi qui, comme Mandela en Afrique du Sud, tient à réaliser un « Arc-en-ciel congolais », projet qui emballe tout le monde. A l’allure où évoluent les événements, ce Dialogue-là est en train de prendre corps sans pour autant rassurer à l’occupant un certain « glissement » accompagnateur, et encore moins les garanties politiques et sécuritaires pour les nombreux crimes de génocide, ceux de guerre et contre l’humanité qu’il a commis en Rd-Congo. Non seulement le problème d’imprescriptibilité des dits crimes se posera en droit, mais aussi celui de caution populaire sur le plan sociopolitique.

iv. Je suis d’avis, quelle que soit la bonne volonté du Peuple congolais qui accepterait de dialoguer, c.-à-d. négocier encore avec l’occupant et non avec une certaine majorité politique qui n’existe pas, que ce Dialogue-là ne sera pas l’issue tant attendue. Il subira le même échec comme les Consultations nationales, et l’on aura encore perdu inutilement son temps. Pourquoi ? Tout simplement parce que les diverses forces étrangères qui assiègent et pillent le Congo, doutant ou mieux sachant qu’elles ne trouveront jamais leurs comptes dans un tel Dialogue, se sont investies, je l’affirme, dans les préparatifs du fameux « Plan final ».

v. Nous avons la confirmation que le nouvel épisode de la tragédie congolaise qui se prépare au Rwanda et en Ouganda, consiste à créer des troubles dans le pays, lesquels seront suivis d’un coup d’Etat de palais, encore et toujours avec des figures authentiquement congolaises, essentiellement militaires. Le double objectif poursuivi : permettre à « Joseph Kabila » de « dégager » avec l’espoir ou l’illusion de jouir de la fortune accumulée, d’une part, et au système d’occupation, de prédation et de balkanisation de subsister au Congo, d’autre part. Tel est le sens de l’alerte lancée par le pouvoir, à savoir « Le sang va couler ». Comme pour dire que rien ni personne, encore moins une alliance stratégique issue d’un quelconque Dialogue, n’arrêtera « L’Ours Grizzly » ou « Le Tigre de la Sibérie », deux fauves qui portent la mort en eux. Pareille recette qui lui sera encore imposée, aucun Congolais n’en veut naturellement.

vi. Dans ces conditions, les voix qui s’élèvent pour emprunter l’option d’un soulèvement populaire ont tort et raison à la fois. Disparates, elles ignorent la forme de cette révolution du Peuple, autant que le « schéma concret post soulèvement populaire ». Pire, elles ne disposent d’aucun moyen à cet effet, la pauvre population sur laquelle elles comptent n’étant pas encore convaincue parce que justement privée de vérité et donc de motivation nécessaire pour descendre dans la rue et y mourir. C’est facile de crier « bouter le pouvoir en place dehors par la pression du peuple ou la révolution populaire ». Mais de quel Peuple parle-t-on ? Celui que les mêmes voix ont aidé l’occupant à affamer, appauvrir et humilier ? Celui qu’elles n’arrivent pas à regarder dans les yeux parce que gênées de lui dire la véritable cause pour laquelle il doit se sacrifier ? Ce Peuple du Congo dont elles ont contribué aux infiltrations massives et au contrôle de l’armée par l’ennemi ?

vii. Il est vrai que le Congolais est tenté d’avouer son inaction coupable et sa grande « honte de dormir tranquillement » devant une situation bloquée, mais son calvaire débordant qui ne sera pas éternel le pousse chaque jour qui passe au soulèvement. Indubitablement. Le jour qu’il se mettra debout, comme en 1963-4 ou en 1959 ou encore 1992, ce ne sera ni un choix à l’initiative d’un leader politique quelconque, ni du goût de l’occupant qui en sera surpris. L’on ne parlera pas d’illusion ni d’arnaque, et les Congolais en sortiront gagnants en tous points de vue. A ce stade, nul ne saura dire comment et à quel moment cela se réalisera, mais le glas sonne et tous les signaux indiquent que c’est pour bientôt.
viii. En tous les cas, le cul-de-sac qui se profile à l’horizon, si prévisible et incontournable, ne peut être attribué au Peuple congolais ni à la minable opposition politique. Il est planifié par le pouvoir d’occupation et ses soutiens extérieurs bien identifiés.

ix. Quant à la Monusco (Monuc), la même mission de ceux qui ont conçu, financé, managé et couvrent jusqu’à ce jour les différentes guerres d’agression et leurs cortèges de crimes en Rd-Congo, elle joue le même rôle qu’en Yougoslavie et au Soudan où la division de l’Etat a suivi aussi un long et complexe processus. Dans son vilain jeu, la Monusco fait semblant de maintenir la paix et protéger les populations civiles, avec des déclarations du genre « Si le pays (le Congo) tient encore, c’est parce que nous (Monusco) sommes là ». Au lieu de les relayer, les élites congolaises devraient dénoncer courageusement pareilles distractions et autres profondeurs de l’hypocrisie internationale. Il en est de même de l’insistance du pouvoir d’occupation de Kinshasa qui ne souhaite que le départ des forces onusiennes pour finaliser et officialiser plus rapidement l’émiettement du pays en perspective. Il pousse son outrecuidance jusqu’à prétendre « être capable désormais d’assurer la sécurité de l’ensemble du territoire national sans l’assistance de la Monusco et ses casques bleus qui se la coulent douce dans les verdures congolaises ».
x. Par ailleurs, l’élite congolaise, politique principalement, a tort de faire des déclarations du genre « La Rd-Congo n’a pas une armée modernisée en mesure des défis qui lui font face », car une telle affirmation ne correspond nullement à la structure atomisée des Fardc plutôt infiltrées du sommet à la base et contrôlées par le Rwanda et l’Ouganda dans une moindre mesure. Il est par conséquent illusoire, sur base de telles assertions qui s’arrêtent à l’aspect de la modernisation de l’armée, d’en tirer les conclusions fiables et proposer les solutions idoines.

xi. S’il y a un sujet qui reflète fidèlement la gravité de la situation du Congo, et qui ne nous permet pas d’aborder la problématique de la crise congolaise avec frivolité, c’est celui de l’armée. Quelle qu’en soit l’issue, les réformes qui restitueront aux Fardc leur identité, leurs attributs et donc leur grandeur, ne seront envisageables que lorsque le Congo sera libéré. L’état de notre armée est très préoccupant. Il ne nous offre pas la moindre marge de manœuvre de choisir une recette réaliste qui garantirait nos libertés et droits fondamentaux en tant que Hommes et Peuple.

xii. Le silence que « Joseph Kabila » entretient sur son départ exigé par la Constitution, essentiellement à cause de la haute trahison au sommet de l’Etat, ne rassure naturellement pas les Congolais. Découlant du « Plan final » de l’occupant, il ne peut avoir un rapport quelconque avec le principe machiavélique de la conservation de pouvoir dans le sens politique du terme. Il répond plutôt à une ambition hégémonique de pérenniser la présence armée des forces étrangères sur le territoire congolais, ce qui est totalement différent.
xiii. Il en est de même du processus électoral cannibalisé dans tous les sens, comme en 2006 et 2011, dont on ne peut attendre une bonne préparation de l’occupant quelle que soit la qualité du Dialogue ou la bonne foi des Congolais.

xiv. Le soulèvement vers lequel les Congolais sont visiblement poussés ne sera pas une option. Elle ne sera pas non plus un couteau à double tranchant. Il offrira tous les gages politiques et sécuritaires mérités aux uns et aux autres, comme au Burkina Faso, même si on pleurera encore ses morts ; même si on ne blague pas avec des vies humaines. Car, en ce moment-là, comme en janvier 1959 ou février 1992, le changement se fera sentir et il n’y aura pas de place pour ces « margoulins qui ne pensent qu’à leur argent de sang et à leurs transhumances politiques nauséabondes pour un pouvoir destructeur du Congo et sans lendemain ». Nul ne contrôlera non plus la situation, à part le Peuple congolais lui-même.

xv. Il est vrai que les époques ont changé et le temps du nationalisme radical des pères des indépendances est révolu pour laisser la place à un nationalisme d’ouverture. Demeure à jamais cependant la question de l’efficacité de l’action dans un combat de survie pour tout un Peuple, lequel dépend d’abord de la qualité de l’Homme appelé à traduire ce principe de nationalisme d’ouverture, une simple théorie, en pratique. Si le Congolais reste le même, peureux, inconscient, corrompu, cupide et léger dans la matérialisation de ce nouveau concept comme par le passé, le résultat sera aussi le même, à savoir le revers. « Il n’est de richesses que d’Hommes ». Le changement de mentalité du Congolais est la condition sine qua non pour le triomphe de cet idéal nationaliste positif qui privilégie l’intérêt supérieur de la communauté en lieu et place de celui, sordide et crasseux, d’un individu ou groupe d’individus.

xvi. Il en est de même lorsque vous développez en passant le principe du choix entre deux maux qui rongent la République, dont il faut choisir un seul, le moindre. Il s’agit, selon vous, des superpuissances prédatrices du Nord qui utilisent et arment le Rwanda et l’Ouganda pour mieux nous dominer et piller nos richesses. Vous reconnaissez aussi la malheureuse double complicité des élites congolaises et des forces onusiennes. Si, dans ces conditions, vous estimez que celles-ci sont le moindre mal au Congo, vous retombez dans le même piège que vous dénoncez, à savoir les situations « malencontreuses » connues chez nous depuis 1960. Car, en réalité, et contrairement à ce qui apparait pour la plupart d’entre nous, l’option de maintenir ou faire partir les casques bleus du Congo, laquelle appartient aux mêmes superpuissances prédatrices du Nord, pour leurs propres intérêts, ne sera jamais prise parce que le pouvoir de « Joseph Kabila » qu’ils ont procréé et installé chez nous l’exigent. Il n’y a donc pas de morceaux à recoller avec les forces onusiennes, pour nos beaux yeux, parce que cette conjonction de nos moyens faibles avec les leurs, puissants, ne sera possible que le jour où nos intérêts mutuels s’accoleront, c.-à-d. quand le Peuple congolais lui-même se réveillera pour utiliser l’unique langage qui passe, celui de la « force » par le soulèvement. Cette force populaire-là est différente de la violence, et l’alternance crédible n’est possible au Congo qu’à ce prix-là.

xvii. Dans la mesure où ce nationalisme d’ouverture ne viendra jamais du pouvoir d’occupation en place, la priorité naturelle pour le Peuple congolais consiste à se prendre lui-même en charge en disant non à l’occupant intérieur symbolisé par « Joseph Kabila », le véritable moindre mal.

xviii. De ce qui précède, il y a lieu de relever le caractère tronqué des motivations de la lettre ouverte, avec la conception du CET + les forces onusiennes. Le résultat ne peut être que contraire à la sécurisation nationale et la pacification du pays, car l’approche n’anticipera rien, comme elle n’empêchera le cul-de-sac en vue, l’entente entre politiciens gourmands (eux-mêmes d’abord) et acteurs de la Société civile bien engagés n’étant pas possible. Il est clair que le CET, conçu, apparemment composé par la même qualité d’hommes sans vision ni courage politique, et fonctionnant selon les mêmes mécaniques de transition d’antan, ne sera jamais ce dispositif de transit, cette soupape de sécurité pour éviter le vide de pouvoir et empêcher tout blocage dans le fonctionnement du pays.

xix. Par contre, en cas de non tenue de l’élection présidentielle en novembre 2016, la solution à double contrainte proposée par Nzogu Kyantede serait l’idéal si les Congolais pesaient sur la balance décisionnelle. Ce qui n’est pas le cas. Par rapport à nos réalités susmentionnées, l’exclusion de « Joseph Kabila » de la présidence d’une éventuelle transition est une illusion. Même sans être dans le secret des principaux concepteurs du Dialogue en gestation, c.-à-d. au parfum de ce qui a été « convenu » entre le pouvoir d’occupation et Etienne Tshisekedi, on penserait encore à ce même marché des dupes où le partage du pouvoir a toujours étouffé le principe de l’imposabilité et l’opposabilité des résolutions à tous.

MES PROPOSITIONS
L’intelligence dans l’action recommande que les Congolais, en commençant par cette élite médiocre, prennent d’abord conscience de la gravité de la situation chez nous, en regardant en face et en dénonçant courageusement le véritable Mal qui ronge et menace la Nation. Il est question de changer la vision, le discours et donc l’action future, qui devront désormais être fondés sur la forme réelle de la tragédie congolaise au lieu de pondre des analyses et propositions sur base des fausses prémisses.

Il faut dire à ces populations la vérité sur le drame qu’elles vivent et qui les touche dans leur chair au lieu de les tromper en dispersant leurs esprits dans un juridisme béat limité aux épiphénomènes de l’occupation. Il n’y a que de cette manière-là qu’elles seront convaincues et motivées.

Le contexte du pays est si différent du Burkina Faso et du Sénégal que la déficience des apprentis « opposants » congolais s’est encore apposée lorsqu’ils se sont rendus à l’Île de Gorée, au Sénégal, pour y apprendre à sensibiliser la population contre le pouvoir en place, lequel n’est pas du tout le même. Devant les paramètres si distincts, les méthodes de lutte ne peuvent jamais être les mêmes. Et si les manifestations de commémoration des massacres de 19, 20 et 21 janvier 2015 n’ont pas été suivies par la population, c’est tout simplement parce que, dans sa configuration et son faux discours actuels, l’opposition n’arrive pas à convaincre cette population tant meurtrie.

Il y a un travail de sensibilisation loyale à faire. Mieux ce travail sera fait, dans la vérité, plus vite les Congolais se réveilleront et se mettront debout pour chasser l’occupant. En tous les cas, et en dépit de l’éclatante médiocrité de l’élite congolaise, politique en particulier, et son incapacité de jouer son rôle de sensibilisation et de mobilisation par un engagement et un discours vrais, l’accumulation des fléaux, maux et autres frustrations subis par le Peuple si exacerbé a suffisamment fait le lit de son bouillonnement.

En conclusion, je ne peux que proposer cette charge de conscientisation nationale préalable qui s’impose à nous tous, car quelle que soit la surprise du Dialogue qui s’annonce et se tiendra, le soulèvement du Peuple congolais reste la seule porte par laquelle, in fine, l’occupant sortira, avec tous ses malheurs.

Je m’excuse d’avoir été si long, mais reste convaincu de la nécessité de certains détails pour une bonne compréhension et un meilleur enrichissement de votre part.


Merci et félicitations again.

Prosper NDUME PELE Nzogu

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