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SORTIE INTERDITE - Le Président Congolais Joseph Kabila empêche honteusement les enfants adoptés de quitter le pays, par J. Peter Pham

Depuis qu’il a hérité la présidence du pays ironiquement appelé République démocratique du Congo de son brutal père, Seigneur de guerre il ya une décennie et demie sans même un semblant de justification légale, Joseph Kabila a effectivement tenu toute la population du quatrième pays le plus peuplé de l’Afrique en otage de ses ambitions. Sa « réélection » autoproclamée en 2011 avait été vertement dénoncée comme « tricherie, mensonges et terreur » par les évêques catholiques du Congo, dont près de 40.000 observateurs électoraux formés, ont fourni de preuve exhaustive pour prouver les assertions des dirigeants religieux.

En approchant maintenant la fin de son mandat (ironiquement, Kabila fils est limitée en vertu des dispositions verrouillées sur le terme d’une constitution que lui-même avait promulguée, apparemment sans une étude attentive) et face à la perspective désagréable non seulement de perdre le seul emploi qu’il n’ait jamais exercé, mais éventuellement aussi, courir le risque d’être traîné à La Haye pour rejoindre une fois son vice-président sur le dossier devant la Cour pénale internationale, le titulaire congolais est en train d’essayer tous les trucs imaginables pour retarder les élections de l’année prochaine, d’une tentative avortée de mandater un recensement compliqué avant le scrutin, à l’emprisonnement de jeunes militants prodémocratiques, à sa lancée courante pour diviser les 11 provinces du pays en 26. Mais dans la mesure où le cynisme pur et la malveillance sont concernés, rien ne dépasse le traitement par le régime de plus de 1300 orphelins et les familles affectueuses américaines et européennes qui ont ouvert leurs cœurs et leurs maisons pour eux.

Il ya deux ans, le régime de Kabila a suspendu la délivrance de soi-disant « lettres de sortie » qui ont permis les orphelins dont les adoptions avaient déjà été finalisées par les tribunaux congolais ainsi que les gouvernements d’origine de leurs nouvelles familles pour quitter le pays pour leurs nouvelles maisons.

Comme défenseur de la protection des enfants et parent adoptif, Katie Jay avait noté plus tôt cette année dans la Chronique de Changement Social, que même la Russie de Vladimir Poutine n’était pas allée aussi loin après la restriction des adoptions internationales en empêchant les enfants déjà adoptés de quitter. Comme conséquence de cette politique, on estime que 400 enfants adoptés par les familles américaines et près de 1000 adoptés par les familles européennes doivent encore vivre dans les orphelinats.

Il ya plusieurs conclusions à tirer de tout cela.

Tout d’abord, la situation dechire douloureusement le cœur, surtout pour les familles qui ont été coincées dans cette zone de pénombre juridique.

Deuxièmement, elle démontre encore une fois la nature anarchique du règne de Kabila où l’exigence de « lettres de sortie » — qui ne peuvent être obtenus qu'à partir d’un seul bureau dans un pays qui est plus de deux fois la taille de la Californie et du Texas combinée — n’a aucun fondement dans la loi et souligne le mépris de l’exécutif pour les décisions de la magistrature qui a approuvé les adoptions.

Troisièmement, la gouvernance au Congo est si obscure que le crime originel contre les droits des enfants et leurs familles s’est métastasé rapidement dans d’autres crimes que les services de sécurité corrompus saisissent cette politique pour extorquer de l’argent en échange de faciliter l’approbation de la « lettre de sortie » dont on a désespérément besoin. Le résultat est une nouvelle occasion pour les partisans du régime bien connectés, avec un clin d’œil et un hochement de tête d’en haut, comme dans les jours du dictateur Mobutu Sese Seko : « Débrouillez-vous ! » ("Fend for yourself!")

Un certain nombre de membres du Congrès des Etats-Unis ont pris connaissance de la situation des orphelins congolais et leurs familles américaines. Au cours du Sommet des Leaders des États-Unis-Afrique l’année dernière, le président du Comité des affaires étrangères de la Chambre de Représentants Ed Royce, Républicain-Californie., insista sur la question lors de sa rencontre avec le jeune Kabila. Son homologue du Sénat, le président du Comité des relations étrangères Bob Corker, Républicain-Tennessee., dit à New York Times plus tôt cette année qu’il travaillait avec le département d’Etat pour assurer une levée permanente de la suspension des visas de sortie.

Le mois dernier, les Sénateurs John Cornyn, Républicain-Texas, et Amy Klobucher, Démocrate-Minnesota., ont envoyé une lettre, cosignée par 136 députés de la Chambre des Représentants et le Sénat, appelant le gouvernement du Congo pour accélérer la résolution des cas d’adoption bloqués : « En raison du retard dans le traitement des dossiers d’adoption en cours, nous comprenons qu’au moins un enfant est inutilement mort malgré qu’il possédait déjà un visa valide d’entrer immédiatement aux Etats-Unis. D’autres enfants demeurent dans des conditions instables. En outre, certains de nos électeurs ont mis leur vie aux États-Unis en attente, ont déménagé pour la République démocratique du Congo afin de se rapprocher et prendre soin convenablement de leurs enfants adoptés. »

Le problème, cependant, est que le groupe de législateurs américains s’est adressé à leurs homologues Congolais, le président du Sénat et le Président de l’Assemblée nationale. Le pouvoir réel dans le pays est entre les mains du même président Kabila qui a créé cette crise en premier lieu — comme il l’a dans tant d’autres dossiers depuis son avènement au pouvoir en 2001 à l’âge de seulement 29 années — en manipulant les autres pour atteindre son objectif principal de se maintenir au pouvoir et d’éviter la responsabilité à tous les prix. En fait, certains commentateurs européens ont commencé à se demander si la décision du souverain Congolais pour bloquer les adoptions, qui a frappé les familles américaines et françaises le plus, n’est pas une représaille intentionnelle contre la position forte par Washington et Paris contre toute extension de sa présidence au-delà de 2016, ou au moins une tentative de frapper quelques monnaies d'échange supplémentaires.

Ainsi, les orphelins et leurs nouvelles familles ne sont que, assez malheureusement, juste les derniers pions dans un jeu qui ne prendra fin que si la communauté internationale mobilise la volonté politique et les ressources pour assurer que la constitution congolaise est respectée et une transition démocratique crédible aura lieu à temps l’année prochaine.

 

Source: http://www.usnews.com/opinion/blogs/world-report/2015/09/04/congo-president-joseph-kabila-uses-adopted-children-as-pawns

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