Skip to main content
Me Eric Dupond-Moretti et son client, Moïse Katumbi, cet après-midi à Genève. Leur plainte vient d'être déposée. Image: George Cabrera

Un opposant congolais saisit l’ONU à Genève

Le principal opposant au régime en République démocratique du Congo (RDC) a porté plainte auprès des Nations Unies à Genève. Moïse Katumbi, qui se dit victime d’un acharnement de Kinshasa, accompagné de son avocat, Eric Dupond-Moretti, a saisi le Comité des droits de l’homme vendredi. Un dépôt suivi d’une conférence de presse à l’Hôtel Intercontinental.

Moïse Katumbi? Pas n’importe qui. Le richissime homme d’affaires – il a prospéré dans la pêche – et ex-gouverneur de la province congolaise du Katanga a été décrit comme «le deuxième homme le plus puissant en RDC après le président Joseph Kabila» par le magazine Jeune Afrique. Son père est Grec, sa mère Congolaise.

Ses ennuis auraient commencé en septembre 2015, suite à sa démission du parti du président, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, et de son poste de gouverneur. Dans un courrier public envoyé à la présidence, il dénonce la «dérive» autoritaire de Kinshasa. Joseph Kabila ferait tout pour conserver son poste après deux mandats, ce qu’interdit la Constitution.

Candidat à la présidentielle au Congo

En mai 2016, Moïse Katumbi officialise sa candidature à l’élection présidentielle, qui devait alors se tenir en fin d’année. Il est aussitôt considéré comme le principal opposant. En octobre, un sondage le place même à la première place des intentions de vote. L’homme est populaire, lui le président du principal club de football du pays. Le TP Mazembe a remporté à cinq reprises la Ligue des champions africaine.

Moïse Katumbi a fui en Belgique il y a un an, victime selon lui de menaces, d’intimidation, de tracasseries et de harcèlement juridique. En mai 2016, il est accusé de fomenter un coup d’Etat avec l’aide de mercenaires américaines. Un procès s’ensuit. Lors des auditions, il est blessé par la répression et évacué en Afrique du Sud puis vers Bruxelles. Il n’est pas retourné au pays.

Et pour cause, en été 2016, nouveau procès: Moïse Katumbi est accusé d’avoir volé une maison. Et nouvelle affaire «bidon», selon Eric Dupond-Moretti. La présidente du tribunal, Chantal Ramazani, fuit la RDC dans les jours qui suivent et raconte, au quotidien Le Monde puis à la justice, comment Kinshasa l’a sommée, un pistolet sur la tempe, de condamner Moïse Katumbi.

Justice «inféodée» au Congo
«A Genève, je veux montrer au monde que la justice est inféodée en RDC», a indiqué Moïse Katumbi à l’Hôtel Intercontinental. «Je suis sûr que je retournerai au Congo, je reste candidat.»

Le 31 décembre dernier, un accord est signé entre Kinshasa et l’opposition, dont Moïse Katumbi. Adopté sous l’égide de l’Eglise catholique, le texte prévoit la mise en place d’une transition politique en attendant l’organisation d’élections présidentielles, législatives et communales, repoussées d’un, en décembre 2017.

Il prévoit notamment que les évêques du Congo soient les médiateurs du dialogue et qu’ils enquêtent sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées les procédures à son encontre. Dans un rapport adressé à Joseph Kabila en mars, ces derniers sont sans équivoque: ces procédures sont des «mascarades». Ils demandent notamment le retour en «homme libre» de Moïse Katumbi au Congo. (TDG)

Add new comment

Filtered HTML

  • Web page addresses and email addresses turn into links automatically.
  • Allowed HTML tags: <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Lines and paragraphs break automatically.